Biographie
Martine Hermant, née Martine Tourrette, a vu le jour à Oran, le 7 novembre 1958. Sa mère est fille d'une émigrée italienne et d'un aventurier alsacien, son père est un pilote de chasse auvergnat. Ils sont heureux, unis par les liens durables, en ce temps-là, du mariage.
Elle se définit elle-même comme « un dommage collatéral de la guerre d'Algérie ».
Elle a 2 ans et demi quand ses parents l'embarquent avec eux dans une « maison bateau » pour aller s'installer à Clermont-Ferrand où réside la famille de son père, intimement liée à l'histoire de cette ville pour lui avoir payé un lourd tribu lors de la seconde guerre mondiale. Ses racines seront donc auvergnates, les justifiant d'un arrière grand-père garde-champêtre à Brioude. Son frère naîtra plus tard à Clermont. Celui-ci, en grandissant, développera la précieuse aptitude à être doué en informatique, sinon ce site n'existerait pas.
Entre ces deux photos...
juste la Mer Méditerranée et quelques mois !
Commence alors son enfance auvergnate, très entourée de ses parents et de tantes affectueuses, qui fut l'âge de la découverte du territoire, de l'éveil aux sensations et de toutes ces émotions fort proustiennes qui modelèrent à jamais sa façon de ressentir la vie. Ainsi, ses profondes affinités avec la nature et les animaux se conjuguèrent avec une attirance un peu trop marquée pour l'univers féerique et l'amenèrent très jeune aux prises d'une imagination débridée. Heureusement, dès qu'elle fut en âge de tenir un stylo (de la plume sergent-major au stylo plume) elle décida d'être écrivain, et les histoires qu'elle commença à livrer au papier l'aidèrent à freiner les impulsions qui la poussaient à tenter de vivre les aventures de ses lectures - escalader les vieilles maisons montferrandaises à la sortie de la messe, afin d'élucider des inévitables secrets, comporte quelques risques.
Au sortir de l'enfance, tout était en place : l'envie de vivre « à la campagne », le besoin de sauver des animaux (fondant le Club FANAF : Fidèles Amis de la Nature, des Animaux et des Fleurs) le goût de tous les mystères... et des manuscrits s'entassant, forcément influencés par ses lectures :la Comtesse de Ségur, Andersen, Jack London, Jules Verne, Mary O'Hara, ainsi qu'une rencontre décisive avec la poésie en 6ème (Lamartine).
Survint alors le déchirement de l'exil, l'éloignement de l'Auvergne : ses parents décident de retrouver un peu du soleil souverain perdu depuis leur départ d'Algérie et s'installent à Marseille. Drame à un âge où tout changement est fort mal perçu, malgré les plaisirs de la mer et l'affection d'une famille maternelle très complice.
Adolescence perturbée dans la citée phocéenne. Les études s'en ressentent.
Elle oscille successivement entre un romantisme échevelée (écrivant des poèmes à la plume d'oie dans un collège de banlieue) et un besoin d'expériences propres aux années 70 plutôt auto-destructives (renvoi d'un lycée après une fugue psychédélique). Qu'à cela ne tienne ! Poursuivant sa vocation d'écriture, elle s'invente un pays merveilleux nommé Blueland et, plus prosaïquement, apprend à taper à la machine dans un monde où l'ordinateur n'existant pas, il fallait en vouloir pour mettre ses textes au propre. À cette époque, on lui attribue son surnom de Mélusine qu'elle conservera, réapparaissant spontanément toute sa vie, jusqu'à ce que, probablement, il se change en Carabosse.
Lecture marquante : Les Hauts de Hurlevent, Ondine de Giraudoux, Verlaine, Boris Vian....
Elle rencontre celui qui sera son futur époux et ils vivent ensemble dès l'âge attendu de la majorité. Vie d'artiste dont l'univers prend un tour plus « gothique ». Premières initiatives dans le monde de la Protection Animale pour aider les chats. Étude des religions et des philosophies occultes (se découvre des affinités avec le bouddhisme). Elle dévore les classiques de la S.F. et de la littérature fantastique.
Départ pour Bourges dont la cathédrale est un fanal ésotérique et esthétique. Vie de bohème en marge des courants contemporains qui érige une tour d'ivoire entièrement consacrée à la connaissance de la littérature et des arts, du Moyen âge au XIXème siècle (le début du XXème étant toléré). Un poème de Nerval cristallise sa philosophie de vie et l'esprit de Marguerite Yourcenar la justifie.
À l'initiative d'un vieil ami, elle participe à un concours de conte pour enfants et - aux innocents les mains pleines ! le remporte (1982 - Prix Karen du conte pour enfant, avec l'Énigme du lutin). Si elle continue d'écrire, elle ne cherche pas l'édition. Naissance de son fils, Guillaume en 1980, et de sa période berrichonne seront également issus « La Vierge au lait » et « A Dieu ne plaise. »
Elle tente diverses expériences comme jouer dans une adaptation cinématographique (ciné d'art et d'essai) du Diable en Sabot de Claude Seignolle, ou fêter ses 30 ans par une promenade 1900, ce qui la conforte dans son goût des ambiances du passé.
L'Auvergne lui manque et, surtout, la ville lui pèse. Le couple et l'enfant s'installent en 1989 à Marcenat, dans les Monts du Cézallier (Cantal). Révélation que la découverte de ces hauts plateaux battus par les vents qui lui rappellent l'univers des sœurs Brontés et lui inspirent Les Hauts de Rocherousse. La vie dans ce village de montagne, rude au premier abord, se montre particulièrement agréable et étonnamment divertissante. Réconciliée avec son époque, elle aime surtout parcourir les estives en prenant de nombreuses notes d'observation : ambiance, faune, flore... Elle y trouve aussi un emploi à créer et tenir la bibliothèque communale, et monte de petits spectacles pour les enfants.
Le couple se sépare. Elle récupère de plus en plus de chats malheureux et fonde l'Association Mélusine pour leur venir en aide, en accueillant jusqu'à une quarantaine chez elle. Installation dans une maison dont le jardin lui permet de satisfaire sa passion des roses anciennes. Début d'une grande période « Fantasy » où elle écrit le Rêve de La Licorne (qu'elle symbolise par un tatouage) et le Choix d'Esteban. Pour ses 40 ans, elle s'affiche comme définitivement contaminée par l'univers Fantastique.
Considérant le nombre de manuscrits qu'elle a pu produire, elle s'interroge sur la possibilité d'en faire quelque chose, estimant qu'il lui est difficile de se situer dans un monde où beaucoup de gens écrivent, surtout avec l'arrivée des facilités que propose le traitement de texte. Elle se lance dans les concours de nouvelles, encouragée pour avoir gagné le Prix de la Nouvelle de Brive (1996) en premier essai. Cela donne quelques bons résultats, notamment : Prix Jacques Moriceau (2002) ; 1er prix de la nouvelle du Festival des Visions du Futur (2002) ; Prix Jules Vallès (2003). Plusieurs de ses nouvelles sont publiées dans des recueils. Un peu rassurée, elle envoie A Dieu ne plaise à un éditeur régional et c'est le début de l'édition, ce qui met un terme à cette biographie car, pour la suite, il suffira de lire ses romans....